LE COTON BIO
ET LE CLIMAT

Ce n'est un secret pour personne que l'agriculture conventionnelle est mauvaise pour l'environnement. 

Pour commencer, elle utilise beaucoup de produits chimiques. Les engrais synthétiques, insecticides et défoliants finissent par polluer les rivières et les nappes phréatiques.

Les insecticides tuent tous les insectes sans distinction, y compris ceux que nous considérons comme les "bons", comme les abeilles.

Les oiseaux souffrent aussi : moins d'insectes, c'est moins de nourriture pour eux. 

L'agriculture conventionnelle affecte également la santé des agriculteurs et des personnes qui vivent à proximité, car ils inhalent une grande partie des produits chimiques répandus dans les champs. 

Et ce que l’on ne sait souvent pas, c'est que l'agriculture conventionnelle et intensive est également très mauvaise pour le climat. 

Voici pourquoi.

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L'agriculture intensive et le climat

L'agriculture contribue fortement au changement climatique car elle libère de grandes quantités de gaz à effet de serre, représentant plus de 20 % des émissions mondiales. 

Mais ce qui distingue l'agriculture d'autres secteurs, comme l'industrie ou le transport maritime, c'est que la majorité des gaz émis ne sont pas du CO2.

Le dioxyde de carbone joue un rôle, tout comme le méthane généré par l'élevage bovin (à cause de ses vaches qui ruminent et qui rotent). 

Mais un autre gaz, l’oxyde nitreux, a un rôle encore plus important. 

Vous le connaissez peut-être sous le nom de gaz hilarant. Malheureusement, en ce qui concerne le climat, il ne fait pas vraiment rire. 

L'oxyde nitreux (N2O) est issu des engrais synthétiques. Lorsqu’on l’applique dans le sol, une partie de ces engrais se transforme se gaz oxyde nitreux et s’élève dans l'atmosphère.

Le problème est que ce gaz a un pouvoir de réchauffement de l’atmosphère 300 fois plus puissant que le CO2. Et en plus, il attaque la couche d'ozone. 

On estime que l'oxyde nitreux représente environ 6 % de tous les gaz à effet de serre dans le monde. La plupart de ces émissions proviennent de l'agriculture. 


Mais l'impact de l'agriculture intensive sur le climat ne s'arrête pas là.

La fabrication de ces engrais synthétiques nécessite d'énormes quantités d'énergie, qui génèrent forcément de grandes quantités de CO2.

Et ça ne s’arrête pas là. L’agriculture intensive est également responsable de l'érosion des sols.

Pourquoi l'agriculture biologique est meilleure pour le climat

L'agriculture biologique joue un rôle important dans la lutte contre le changement climatique pour deux raisons :

> Elle est capable d'extraire le CO2 de l'atmosphère et de le stocker dans le sol.

> Elle émet beaucoup moins de gaz à effet de serre

Le carbone enfermé dans le sol

Le sol est un important réservoir de carbone, qui contient trois fois plus de carbone que l'atmosphère.

Les sols cultivés selon des méthodes naturelles, biologiques, ont cette capacité unique de fixer le carbone. 

Mieux encore, les sols biologiques peuvent en fait capter le CO2 qui est dans l'atmosphère, le transformer en carbone, puis le stocker et le garder enfermé dans le sol. 

Une étude a montré que l'agriculture biologique fixe 450 kg de carbone atmosphérique de plus par hectare que l'agriculture conventionnelle. 

Ce qui équivaut à conduire une voiture sur 4 000 km. 

Moins d'émissions de gaz à effet de serre

L'agriculture biologique économise de l'énergie car elle n'a pas besoin d'utiliser d’engrais chimiques et de pesticides, dont la fabrication est très gourmande en énergie. 

Cela veut dire moins d'émissions de CO2. 

L'agriculture biologique utilise uniquement des engrais naturels - déchets d’animaux et engrais verts - qui dégagent beaucoup moins d'oxyde nitreux que les alternatives synthétiques. 

Les pesticides chimiques sont remplacés par des méthodes naturelles de lutte contre les insectes, comme la rotation des cultures, le mélange des cultures, l'absence de labourage inutile, etc. 

Le match coton bio – coton conventionnel - qui gagne ?

L’institut Textile Exchange a comparé l'impact environnemental du coton biologique et celui du coton conventionnel. 

Les résultats sont très intéressants...

- Le pouvoir de réchauffement climatique (émissions des différents gaz à effet de serre) du coton biologique est inférieur de 50% à celui du coton conventionnel. 

- Le coton biologique utilise 91% moins "d’eau verte" (eau utilisée pour l'arrosage artificiel et l'irrigation) que le coton conventionnel. Au contraire, la majeure partie de l'eau utilisée pour le coton biologique est de "l’eau verte" (l'eau de pluie et l'humidité naturelle du sol, parce que le sol agit comme une éponge).

- L'agriculture biologique a nécessité 62 % d'énergie en moins. La fabrication d'engrais et de pesticides synthétiques nécessite beaucoup d'énergie - l'agriculture biologique n'en utilise tout simplement pas.

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